La plume et le masque. Revoir les autres. Revue Hypnose et Thérapies Brèves 61
Histoire de masques, de vagues et de web-conférences par temps de pandémie.
UN MONDE MASQUÉ Dans un monde où les paradigmes changent en raison d’une pandémie qui nous a atteints, nous pourrions en venir à oublier « le monde de l’Avant ». Il n’y a pas de faute d’orthographe, car il n’y a pas de référence à la période de l’Avent chrétienne, mais une référence bien laïque à ce monde avant 2020, mis en défaut par le virus Covid-19, ou la Covid(e ?) pour satisfaire notre Académie française.
Dans ce monde où nous vivons masqués du matin au soir, et plus pour ceux qui travaillent la nuit, nous sommes aussi contraints à ces incessants rappels à l’ordre de penser à ce maudit masque en sortant de chez nous, même pour une course de quelques minutes. Un masque avec une omniprésence dans l’espace public, qui auparavant a fait l’objet de nombreuses controverses politiques, scientifiques, jusqu’à juridiques. Un masque qui, loin de ressembler à celui du carnaval de Venise, à cause de son uniformité conventionnelle et terne, est devenu l’acteur principal de la série mondiale « non-propagation du virus ».
Un masque qui symbolise l’interdiction de s’étreindre, s’enlacer ou même se serrer la main. LA Xe VAGUE Et il nous faut surfer sur les vagues, en espérant à chaque fois que ce sera la dernière, car nous n’avons pas de shape de surf, mais seulement ce masque de papier et la vaccination qui a du mal à s’imposer. Avec le masque, le peuple est un peu rassuré, et nous pourrions presque nous référer à la fin du poème Le grillon de Florian, « pour vivre heureux, vivons masqués cachés ».
L’ADAPTATION AU CHANGEMENT
Un monde où les paradigmes changent. Quand j’ai traversé le jardin des Tuileries à Paris, j’ai porté mon attention sur la statue de Caïn qui se cache le visage ; j’ai eu la sensation que celle-ci pourrait être contemporaine à la pandémie en observant autour de moi tous les passants porteurs d’un cache sur le visage. Et pourtant, il y a eu tout juste dix ans le 11 octobre dernier, l’article 1 d’une loi nous précisait « nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage ».
LA SPIRALE DU VAKOG POUR LES THÉRAPEUTES
C’est cela le monde d’aujourd’hui, un monde de changement et parfois de contradictions, où chacun doit s’adapter, après une acceptation du moment présent, pour ne pas s’enfermer dans la plainte. Ce présent qui fait défaut chez bon nombre de nos patients que nous voyons affluer dans nos consultations depuis la crise sanitaire. Un monde où nous, hypnothérapeutes, porteurs de soin de thérapie brève, avons appris à aller un peu plus loin dans le langage non verbal, en circulant dans des nouveaux méandres du VAKOG. Nous avons déchiffré les codes du sourire non buccal, et appréhendé tout ce langage des yeux, si attenant à nos relations interpersonnelles et professionnelles d’aujourd’hui. Et ce n’est pas pour nous déplaire, ce décodage nouveau opéré autour du regard, pour sursoir à ce déguisement des émotions et ce cache des pensées qui recouvre l’autre en face de nous, et en l’occurrence nos patients.
WEB-CONFÉRENCES
Un nouveau monde aussi, car nous vivons une révolution à travers le monde des web-conférences. Rappelez-vous les réticences de certains d’entre nous pour remplacer des réunions, des conférences présentielles par les Team ou Zoom ou autres... avec cette polémique du début sur la confidentialité. Malgré la loi n° 2005- 842 du 26 juillet 2005 pour la confiance et la modernisation de l’économie, qui mettait en avant le gain de temps, la plus grande productivité (d’après des études récentes : c’est surtout vrai sur le plan individuel et moins sur le collectif) et l’impact sur le bilan carbone en raison de l’absence de déplacement des participants, ces web-conférences restaient rares et réservées à des domaines très particuliers. Aujourd’hui, elles ont pris une telle ampleur que nous n’imaginerions plus un monde sans cet outil, qui peut même être utile en consultation de médecine, voire d’hypnose pour certains. Comme d’autres confrères, en hypnose je préfère le présentiel, sauf cas exceptionnel et pour certains patients que j’ai déjà reçus. Si le lecteur se demande où je veux en venir avec ces web-conférences, qu’il se rassure en lisant la suite.
RÉVÉLATION MÉTAPHORIQUE
Hier, dans le cadre d’une formation d’Hypnose-MBI (Mindfulness Based Intervention) que j’organise dans mon service d’urgences, …
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OLIVIER DE PALÉZIEUX
Praticien hospitalier en médecine d’urgence à hôpital Saint-Joseph, Paris. Membre de L’IRHYS (Suisse) et de l’AFEHM où il enseigne l’hypnose. Consultant au centre Hypnosis à Paris.
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Dossier : Ecothérapie et F. Roustang
- Edito: Créativité et résonance. Julien Betbèze, rédacteur en chef
- Peur de prendre l’avion. Technique des mains de Rossi. Corinne Paillette, médecin
- Remise en mouvement. Les techniques hypnotiques du « mine de rien ». Marie-Clotilde Wurz de Baerts, psychologue clinicienne
- Le pouvoir de la dissociation. Corps et trauma. Gérald Brassine, psychothérapeute
- Urgences radiologiques. Le récit de ma vie de grande sensible. Kathy Prouille, manipulatrice en électrocardiologie
La plume et le masque. Histoire de masques, de vagues et de web-conférences par temps de pandémie. Olivier de Palézieux, médecin urgentiste
Douleur douceur
Edito. Gérard Ostermann, médecin
Automaticité et neurosciences. Carolane Desmarteaux, neuropsychologue et Pierre Rainville, directeur du laboratoire de neuropsychologie-physiologie de la douleur de Montréal
Syndromes d’Ehlers – Danlos. Errance du douloureux chronique. Sylvie Colombani-Claudel, médecin anesthésiste réanimateur et Blandine Rossi-Bouchet, orthophoniste
Dossier Ecothérapie autour de François Roustang
Edito : Réintroduire un imaginaire centré sur la coopération. Julien Betbèze
François Roustang et l’écothérapie. Il suffit de se sentir vivant. Virginie Coulombe, psychologue clinicienne
Hypnose et crise écologique. La transe, renouveau anthropologique. Nicolas Bichot, psychologue clinicien
Hypnose et narcissisme. La métaphore au service de la relation. Alexia Morvan, docteur en chirurgie dentaire
Rubriques :
Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : Résonance. Stefano Colombo, psychiatre, illustration Mohand Chérif Si Ahmed, psychiatre
Les champs du possible : A la bonne heure ! Adrian Chaboche, spécialiste en médecine générale et globale
Culture monde : Ces songes qui guérissent. Les rites d’incubation d’Hyderabad à Epidaure. Sylvie Le Pelletier-Beaufond, médecin-psychothérapeute.
Les grands entretiens : Chantal Wood, pédiatre. Par Gérard Fitoussi, médecin
- Thérapies et Médecines Complémentaires
- Revue Hypnose et Thérapies Brèves
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