Avant 2012, le bloc opératoire, le CLUD (Comité de lutte contre la douleur) et la pédiatrie avaient essuyé des refus de formation Hypnose pour deux raisons avancées par la direction : le coût et la fiabilité des organismes de formation. Un médecin de l’EMASP (Equipe mobile de soins palliatifs) formé au DU (Diplôme universitaire) a commencé à utiliser l’outil courant 2012. L’équipe travaillant en horizontal dans tous les services, des retours

... l’outil TAC est plébiscité par les patients...

positifs de patients et de différents médecins ont permis d’améliorer l’image de l’outil hypnose. En 2013, l’aide financière du CLUD et de la fondation Apicil, la constitution d’un nouveau dossier de demande de formation étayé par des études fiables et un formateur-directeur de DU ont permis de décrocher l’acceptation de la direction pour une expérience de deux ans. La formation concomitante d’un formateur en intra permet ensuite la diffusion de l’outil dans l’ensemble des services de l’établissement.

En 2016, une étude interne auprès des 119 soignants formés a permis de dégager quatre points majeurs : l’outil TAC est très utilisé par les personnes formées, plébiscité par les patients, efficace contre les symptômes et pour optimiser la communication, tout en améliorant l’image de l’établissement. Fort de ce résultat prometteur, la direction autorise la poursuite de l’expérience et demande au CLUD de s’en charger. Le comité organise avec le formateur interne deux sessions permettant de former quarante personnes par an. Des sessions supplémentaires de formation courte seront organisées pour limiter le nombre de soignants se voyant refuser la formation de base faute de places. Le bloc opératoire, la pédiatrie et les soins palliatifs sont prioritaires pour les inscriptions. Chaque service adressant des candidatures au CLUD doit présenter au moins deux soignants de professions différentes. Notre idée est de permettre une meilleure utilisation dans les services en évitant la formation de soignants trop isolés. En 2017, il est question que le médecin formateur TAC quitte l’établissement et la direction des soins fait alors la demande de formation préalable de nouveaux formateurs afin de ne pas retirer la formation TAC du catalogue des formations internes. L’outil Hypnose clinique, devenu Technique d’activation de conscience, qui avait eu tant de mal à entrer dans l’hôpital devient plébiscité par la Direction ! Les raisons de cette demande de prolongation des formations TAC sont les suivantes : trop de demandes d’agents, probable retentissement positif contre les risques psychosociaux ; pas d’étude à ce stade, mais un ressenti, satisfaction des patients, bonne publicité pour l’établissement.

L’hypnose clinique et les TAC comme thèse de doctorat...

Fin avril 2019, 67 médecins et chirurgiens, dont 7 internes, 345 autres soignants (de quinze professions différentes) sont formés au cycle de base permettant l’utilisation dans les soins rapides. Trente et une personnes bénéficieront du perfectionnement leur permettant d’enrichir leur pratique. Cinq internes de médecine passés dans l’établissement choisissent l’hypnose clinique et les TAC pour leur thèse de doctorat. De plus, 43 personnels non soignants – brancardiers, informaticiens, assistant social, secrétaires, standardistes – bénéficient d’une formation courte sur l’usage conversationnel de l’outil dans ces professions exposées aux tensions avec les usagers ou les autres professionnels.

... 100% des personnels formés utilisent l’Hypnose clinique ou les TAC en conversationnel...

A la mi-2019, a débuté une nouvelle évaluation des pratiques et le test est effectué dans les trois équipes de soins palliatifs, EMASP, USP (Unité de soins palliatifs) et EMTSP (Equipe mobile territoriale de soins palliatifs) en juin 2019. Plus de 80 % du personnel de ces services ont reçu la formation Hypnose (avant 2015) ou la formation TAC (depuis 2015). Les conclusions sont les suivantes : 100 % des personnels formés utilisent l’Hypnose clinique ou les TAC en conversationnel ; 100 % estiment que cela a amélioré leur communication avec les patients ; 81 % estiment que cela a amélioré leur communication au sein de l’équipe ; 100 % ressentent le besoin de reprendre les supervisions (stoppées en 2017 par manque de moyens organisationnels) ; 93 % utilisent l’Hypnose clinique ou les TAC de manière formelle auprès des patients ; 94 % estiment que cette formation a amélioré leur qualité de vie au travail ; 100 % des personnes formées TAC utilisent le mot « TAC » pour présenter l’outil aux patients, contre 20 % des personnes formées Hypnose clinique qui osent utiliser le terme « hypnose » pour présenter l’outil. La raison avancée est le plus fort taux de refus des patients quand le terme « hypnose » est utilisé. L’étude se poursuivra en septembre 2019 sur l’ensemble des personnes formées dans l’établissement. Nous avons des raisons de penser que le taux d’utilisation formelle de l’outil sera moins important que dans nos services de soins palliatifs. Le biais que nous suspectons est que nos collègues de soins palliatifs bénéficient d’une émulation liée au très fort taux de personnes formées dans les équipes, de la présence des deux formateurs et d’une tendance à avoir recours aux approches complémentaires plus élevée (sont également proposées dans le service : l’haptonomie, le toucher empathique, l’aromathérapie et la présence d’un neztoile). Notre énergie se porte à présent sur la renaissance de nos supervisions et sur le développement des sessions de perfectionnement. Les demandes de formation restant stables, nous pensons assurer ces formations autant que nécessaire, pour notre plus grande joie.

VIANNEY PERRIN Médecin généraliste exerçant en libéral et en soins palliatifs à l’hôpital de Bourg-en-Bresse depuis 2010. Il assure une journée par semaine la consultation de Techniques d’activation de conscience, hospitalière de 2012 à 2018, puis en libéral. Formé en Hypnose clinique (HC) au DIU du docteur Jean Becchio en 2011. Formateur TAC depuis 2015.

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