Santé Intégrative N°1. Nouveau Paradigme, Nouveau Magazine. Dr Philippe TOURNESAC
La population, notre monde et les maladies évoluent. aujourd'hui, les maladies chroniques l'emportent sur les maladies aiguës. elles sont la première cause de mortalité (60%) et représentent plus de 40% des consultations médicales aux Usa. A travers les handicaps qu'elles entraînent et l'inaptitude de notre système à les prendre en charge, elles deviennent un problème socio-économique majeur. En raison de la diminution des maladies aiguës et du vieillissement de la population, elles prévalent de plus en plus. le système médical actuel est mal adapté pour soigner ces affections.
Les consultations sont de plus en plus courtes et les protocoles de plus en plus standardisés. les médicaments sont le plus souvent des «anti». alors que les maladies chroniques nécessitent des consultations longues, une approche multidimensionnelle et individualisée et une prise en charge du terrain avec des molécules et des soins qui sont le plus souvent des «pro», ( pour en latin). Les consultations longues sont peu ou pas prévues dans notre système de soin. La prise en charge du terrain est peu ou pas enseignée dans les universités. Les produits dits «pro» ne sont pas pris en charge financièrement. on comprend que pratiquement tout reste à faire pour les malades chroniques.
Les pathologies neuro-fonctionnelles (spasmophilie, fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique et hyperactivité) que nous avons présentées pendant 4 ans dans Spasmagazine, démontrent la nécessité d'un changement de paradigme dans le monde médical. Ces maladies réagissent peu ou pas à une prise en charge sur le modèle des maladies aiguës. Elles continueront à tenir une place majeure dans chaque numéro de Santé Intégrative. J'espère que les personnes hypersensibles comme les autres y trouveront matière à réfléchir et à progresser.
Beaucoup d'entre vous aviez déjà perçu que nos articles n'étaient pas uniquement dédiés aux spasmophiles, qu'ils pouvaient intéresser toute personne concernée par la santé, un nouveau magazine avec un titre ouvert s'imposait donc. Intégratif pourquoi ? Ce mot est, pour nous, celui qui rend compte le mieux de ce nouveau paradigme d'analyse et de prise en charge globale, multidimensionnelle, multidisciplinaire, dynamique et créative. Chaque dossier sera désormais rédigé et présenté en tenant compte de ces critères.
Dans la continuité de l'esprit de Spasmagazine, Santé Intégrative et toute son équipe souhaitent participer, témoigner et devenir acteur de l'évolution de ce nouveau paradigme et donc de notre santé à tous. Nous conserverons bien sûr une place de choix pour les pathologies neuro-fonctionnelles qui ont permis de modéliser la médecine intégrative.
Un magazine a besoin d'abonnés pour vivre, nous comptons sur vous pour le faire connaître, le diffuser et inciter vos amis et vos connaissances à s'abonner.
Sommaire du N°1 de la Revue
Médecine intégrative
Encyclopédie pratique de la Nouvelle Médecine
Chronique: Ce que la vie m’a appris
Je devrais plutôt tenter de dire ce que les rencontres, les séparations, les découvertes, les
éblouissements comme les désespérances m’ont appris dans le sens de me découvrir, de me construire, d’influencer le déroulement de mon existence.
J’ai ainsi appris que la vie n’est faite que de rencontres et de séparations et qu’il nous appartient de les vivre en acceptant de nous responsabiliser face à chacune. J’ai appris encore qu’il y a toujours une part d’imprévisible dans le déroulement des jours et donc qu’il m’appartenait de savoir accueillir les cadeaux inouïs ou les blessures qui peuvent surgir dans l’immensité d’un jour.
J’ai appris bien sûr à vivre au présent, à entrer de plain-pied dans l’instant, à ne pas rester enfermé dans mon passé ou me laisser envahir par des projections sur un futur trop chimérique.
J’ai appris que je pouvais oser demander si je prenais le risque de la réponse de l’autre aussi frustrante ou décevante qu’elle puisse être, que je pouvais recevoir sans me sentir obligé de rendre, que je pouvais donner sans envahir l’autre et refuser sans le blesser.
J’ai appris sans même le vouloir, que j’avais des besoins et qu’il ne fallait pas les confondre avec des désirs. J’ai appris avec soulagement que je pouvais désapprendre tout l’inutile dont je me suis encombré pendant des années.
Sophrologie Interview de Sylvie Lepage
Paroles de sophrologue
Toulouse, Hôpital Larrey...Les infirmières y sont les rayons de soleil.
Sylvie a trouvé le moyen d’accroître ses possibilités à soulager la douleur et la solitude des malades.
Alain Giraud : Avant de nous faire découvrir votre univers professionnel, expliquez comment l’infirmière que vous êtes, soit devenue également sophrologue ?
Sylvie Lepage : Infirmière depuis 1986, mes premiers pas dans cette profession se sont effectués dans un service d’urgence. Comme une équilibriste, j’ai oscillé parfois avec peur entre les gestes de réanimation, la haute technicité, la vie qui ne tient qu’à un fil et la dimension humaine, la misère sociale, la souffrance du samedi soir teintée d’alcool et de violence.
Je trouvais ma place, l’expérience m’apportait plus de confiance et me confortait dans mon choix professionnel. Ma vie personnelle, notamment la naissance de ma fille aînée, était également une partie du balancier qui permet de garder l’équilibre. La préparation à l’accouchement fut ma première rencontre avec la sophrologie et le début d’une longue histoire.
Détente, visualisation positive furent d’abord une méthode agréable, un outil me permettant d’aborder la grossesse comme un moment privilégié, de rencontrer le bébé, là au creux de mon ventre, et de me préparer à l’accouchement en apprenant à respirer, gérer l’anxiété et la douleur et laisser toute la place à ce bébé pour qu’il descende naturellement. Ce qui fut le cas ! Un moment unique de bonheur !
AG : N’était-ce pas là une rencontre avec vous-même ?
SL : Je dirais aussi une « rencontre émotionnelle » avec ce moi profond qui permet de trouver cette force intérieure pour faire face. La vie a repris son cours à un rythme plus accéléré entre un quotidien à trois à la maison et un service d’urgence sous pression avec une activité croissante, une charge de travail lourde en fatigue physique et psychologique et un stress de plus en plus présent.
Le nôtre en tant que soignant : l’angoisse de ne pas pouvoir tout gérer et de « ne pas être toujours sauveur » et le stress des patients et de leur famille que nous recevions sans vraiment savoir nous protéger. Au fond de moi était toujours présente une étincelle, la sophrologie en était la clé. J’ai alors recherché par moi-même afin d’explorer et de comprendre les mécanismes de cette prise de conscience de l’harmonie du corps et de l’esprit. Des premières lectures m’y ont aidée ainsi qu’une formation « initiation à la sophrologie, gestion du stress » dans le cadre de la formation permanente de l’hôpital.
Coaching La loi du changement
Dossier L’arthrose en médecine intégrative
- Arthrose et ostéopathie
L’arthrose est un phénomène local ou général dont les répercussions ou les causes peuvent se situer à distance de l’articulation douloureuse. L’ostéopathie, dans son approche intégrative de l’organisme, contribue efficacement à soulager ceux qui en souffrent.
Toute restriction de mobilité d’un organe diminue la capacité de cicatrisation en réduisant la nutrition. Il en résulte une dégénérescence ou une inflammation chronique qui l’empêche d’accomplir ses fonctions.
Le reste de l’organisme tente alors d’y remédier en recrutant, quand cela est possible, des muscles et leurs tendons, des viscères, des articulations, etc.
A leur tour, chacune de ces adaptations détourne des organes des fonctions qui leur étaient dévolues.
Ces cascades de compensations perturbent encore plus les tissus déjà sollicités ou fragilisés, notamment par l’âge et/ou la maladie.
Au-delà d’un certain seuil, tous ces«rafistolages» s’effondrent comme des châteaux de cartes et/ou des files de dominos.
A CHAQUE ÉTAGE SA FONCTION
La colonne vertébrale est percée de trous de conjugaison situés le plus souvent à la jonction entre deux vertèbres. Ils permettent à lamoelle épinière et donc au système nerveux central de communiquer avec le reste du corps, et inversement en laissant passer les nerfs moteurs et sensitifs. Les nerfs moteurs ou motoneurones vont exercer leur action sur les muscles.
Pour coloniser les organes qui leur sont dévolus, les neurones sensitifs emprunteront un trou de conjugaison, en pistant des expansions émises par les neurones qui commandent nos muscles. Puis, par une
autre de leurs expansions, ces neurones sensitifs iront construire un premier réflexe avec le motoneurone qu’ils viennent de suivre. Ces neurones sensitifs construisent un deuxième réflexe avec des cellules
de la moelle épinière qui contrôle le débit des artères qui nourrissent leur organe. Ils en créeront bien d’autres avec les noyaux de la base du cerveau, le cervelet, le cerveau, etc.
- Arthrose et posture
La posture debout est la résultante de l’activité des chaînes musculaires et del’architecture ostéoarticulaire. Les os peuvent présenter des anomalies congénitales (de naissance) ou survenues avec le temps et les
maladies (tassements de vertèbre...), seule une action chirurgicale peut y remédier.
Les articulations peuvent souffrir de dysfonctionnements réversibles sur lesquels les traitements ostéopathiques ou de kinésithérapie posturale (« chaînes musculaires», Mézières, ) sont très efficaces.
Parfois, les lésions articulaires sont irréversibles comme les ostéophytes ou les destructions articulaires. L’activité des chaînes musculaires dépend de nombreux facteurs tant nutritionnels que neurologiques ou
mécaniques. Le tonus du muscle psoas dépend principalement des organes digestifs (intestin grêle, côlon, vésicule biliaire, appendice, pancréas). Il existe aussi des muscles que le docteur Bourdiol qualifiait d'émotionnels, ils ont la particularité de n'avoir qu'une seule insertion osseuse. Ces muscles, le petit pectoral, les muscles de la face et du périnée, ont un tonus essentiellement en relation avec l'état émotionnel.
Quand les douleurs surviennent debout
Certaines articulations sont plus sensibles à notre équilibre postural en position debout. C’est en particulier le cas des articulations vertébrales, et des articulations des
membres inférieurs. On doit rechercher un trouble postural quand les douleurs surviennent en position debout ou qu’elles sont accentuées par cette position prolongée
(marche ou piétinement). La correction d'un trouble postural passe par la correction des facteurs perturbateurs (neurologiques, psychologiques, mécaniques, nutritionnels, digestifs).
Il n'est pas possible de décrire ici toutes les interventions qui pourraient être nécessaires.
- Arthrose et mésothérapie
Jeanne est très active malgré ses 72 ans. Ou plutôt, elle était très active avant que l’arthrose des genoux réduise son périmètre de marche, ses activités et sa joie de vivre.
Elle fait appel à ses voisins pour promener son chien, à ses enfants pour faire ses courses alimentaires. Peu à peu sa vie se rétrécit, ses préoccupations sont tournées essentiellement vers sa santé, les moyens
de soulager ses douleurs, comment se lever de sa chaise sans crier de douleurs, comment entrer et sortir de la baignoire. La nuit, impossible de dormir les genoux allongés, il lui faut un petit coussin placé dessous.
Elle se demande pourquoi les fabricants de cuvettes de WC conçoivent des cuvettes aussi basses, il lui faut installer un rehausseur pour être confortable et pouvoir se relever. Elle change de voiture pour
s’extirper sans grimacer. Et surtout, il ne faut pas tomber, sinon impossible de se relever.
Par ailleurs, elle est déjà polymédicamentée : traitement pour l’hypertension et les coronaires, le cholestérol et le diabète, la gastrite et l’œsophagite. Bon nombre de médicaments sont mal supportés : elle a interrompu sont traitement contre les crises de goutte, les antalgiques et les anti-inflammatoires sont proscrits. Les infiltrations de corticoïdes ne soulagent que 8 à 15 jours (ce qui est habituel) et déséquilibrent son diabète. L’arthrose est sévère et touche les trois compartiments des genoux : fémoro-tibiale interne et externe, fémoro-patellaire. Les infiltrations d’acide Hyaluronique (Synvisc®) ne suffisent pas à lui redonner des genoux acceptables.On continue à raison de trois fois par an et par genou, car habituellement, c’est assez efficace. On appelle cela la viscosupplémentation.
Le lavage articulaire n’est pas indiqué chez elle du fait de son état général et de la sévérité des lésions. Le Lavage Articulaire a pour but de retirer mécaniquement les cytokines et les métalloprotéases de l’articulation, ainsi que les débris cartilagineux et les cristaux irritant la synoviale. Les prothèses ne sont pas envisageables du fait de son état général et de son surpoids. Alors que faire ? Je vais tenter la mésothérapie, un des éléments de la médecine intégrative.
- Arthrose et homéopathie
L’homéopathie a sa place dans l’arthrose et peut être utilement complétée par la micronutrition
et l’acuponcture. Pour cette dernière discipline, les moxas font merveille.
L’arthrose se concrétise par une atteinte des cartilages osseux d’une ou plusieurs articulations. Ces atteintes peuvent s’accompagner ou non de manifestations cliniques. Les signes cliniques les plus fréquents sont des douleurs des articulations concernées aggravées au mouvement, par toutes sollicitations et pires en fin de journée. Ces douleurs sont le plus souvent augmentées par le froid humide. Elles sont de type mécanique par opposition aux douleurs de type inflammatoire que l’on retrouve par exemple dans la polyarthrite rhumatoïde et qui sont pires la nuit et le matin au réveil. Une articulation arthrosique peut se compliquer de phénomènes inflammatoires et apparaissent alors des douleurs nocturnes.
L’arthrose fait partie des affections chroniques et la recherche du remède de fond par un médecin homéopathe reste la priorité. L’homéopathe uniciste s’en contente.
Les homéopathes pluralistes et complexistes vont s’aider de modalités concernant les symptômes locaux pour prescrire des remèdes complémentaires.
Si les douleurs sont aggravées par le froid et l’humidité il faut penser à Dulcamara, si en plus, il y a des douleurs nocturnes, on pense plutôt à Phytolacca.
- Le point de vue de l’Ayurveda
Les massages ayurvédiques sont à la mode, même s’ils revêtent encore un caractère exotique voire mystérieux dans l’esprit de beaucoup des personnes qui les apprécient. Le système des doshas est à peine connu : certains les appellent « humeurs » comme au temps du malade imaginaire de Molière. En effet, les doshas recouvrent les éléments de la matière selon la répartition suivante, assortie d’un type schématique :
- La terre et l’eau composent le dosha KAPHA : le type flegmatique, plutôt lent et débonnaire, susceptible, voire hypersensible, et qui a tendance à prendre du poids facilement, reflète la lumière de la lune;
- Le feu compose le dosha PITTA : le type modéré dans sa carrure, il a le teint rosé ou rouge, habité par le feu, il peut être passionné, autoritaire et, à l’excès, tyrannique, il risque les incidents cardiaques ;
- L’air et l’éther compose le dosha VATA : il est toujours mobile, parle beaucoup quoique d’une voix monocorde, en agitant les mains.
A l’excès, il est anxieux, insomniaque, attiré par un ailleurs indéfinissable. La stabilité de la terre le rassure mais son inertie lui fait peur.
Dans le diagnostic, les doshas indiquent un excès des éléments qui le composent. Il existe un autre aspect fondamental du diagnostic qui réside dans la notion de dhatu ou tissus.
Ils sont au nombre de sept : La lymphe produite par la nourriture transformée qui va nourrir tous les autres tissus et augmenter la pression du sang. Le sang assure la continuité de la vie et nourrit les muscles.
Les muscles recouvrent le corps et nourrissent la graisse. La graisse assure l’onctuosité et la transpiration, nourrit les os. Les os, assurent la structure corporelle et nourrissent le tissu nerveux.
Le tissu nerveux « remplit les creux » comme le cerveau, les orbites oculaires. Le fluide sexuel féminin et masculin assure l’énergie et la joie de vivre ainsi que la reproduction.
- Arthrose et corps symbolique
Un regard sur ce que devient le corps après la mort, peut être éclairant, même si cette contemplation n’est pas ce dont raffole le grand public. Ce qui reste du corps plusieurs années après le décès, ce sont les os, les dents, les cheveux. Le reste a disparu. C’est ce qui demeure comme trace d’une histoire de vie ; un festin de connaissances pour anthropologues.
L’arthrose est principalement une maladie du vieillissement, qui touche les articulations; l’usure des cartilages et les calcifications excessives viennent réduire ou rendre impossibles certains mouvements et produisent des douleurs. Dans les traditions spirituelles orientales, le système osseux est associé à l’élément terre, il arrive à la fin du processus de densification et de matérialisation, qui part du domai-
ne de l’Esprit vers la matérialité, le monde physique. Il est la cristallisation finale de ce mouvement, sa localisation énergétique est dans le chakra racine situé dans la zone du coccyx ; c’est le côté solide, minéral et figé dans la forme qui n’évolue que lentement.
Incapacité d’agir, diminution de mouvement
La rigidité psychologique et la rigidité physique vont souvent de pair, les articulations, qui permettent les mouvements de nos os, et par conséquent de notre corps, diminuent en mobilité avec l’âge, ainsi
que nos capacités à accueillir la nouveauté et s’y adapter. Parallèlement, certaines capacités neuronales s’altèrent, la mémoire à court terme devient déficiente et il y a un repli sur les mémoires plus
anciennes. La vieillesse est souvent un départ progressif du corps (la forme) pour un retour à L’Esprit (le sans forme). Lorsque l’arthrose apparaît chez des sujets peu âgés, l’on peut s’interroger sur les raisons du vieillissement accéléré des articulations ; quel est le besoin de figer le mouvement ? Il est intéressant de constater combien des personnes prises dans des retenues (culpabilité), des incapacités d’agir (peur des conséquences) impuissance etc, vont voir se traduire leur conflit, en incapacité ou diminution de mouvement. Les zones où apparaît l’arthrose peuvent être parlantes. Les problèmes aux mains et aux poignets, organes de préhension, nous ramènent à l’agir, au faire, à manipuler de façon trop rigide, mais aussi à l’incapacité d’agir sur le monde. Les problèmes de genoux concernent souvent les difficultés à plier, le refus
d’être souple.
Médecine intégrative. Interwiew du Dr Baron
Le Dr Dominique Baron est rhumatologue au centre de rééducation fonctionnelle de Trestel, en Bretagne Nord, près de Lannion. Il nous présente sa vision de la fibromyalgie et sa conception de la prise en charge globale ou intégrative de celle-ci.
Alain Gourhant : Pourriez-vous nous faire une présentation de votre parcours ?
Dr Dominique Baron : Je viens du CHU de Brest en rhumatologie, où j’ai exercé la fonction de médecin-adjoint du chef de service. Ensuite, pour des raisons personnelles, j’ai préféré conserver une activité essentiellement clinique. C’est alors que j’ai orienté celle-ci vers la prise en charge des douleurs chroniques. J'ai commencé par la lombalgie chronique, pour monter assez rapidement une école du dos, qui était pluridisciplinaire avec un chirurgien orthopédique, un médecin rééducateur, un psychologue, un kiné. Ensuite, je me suis orienté vers les douleurs chroniques diffuses en général, puis vers la fibromyalgie en particulier. Pour la petite histoire, mon patron m'a demandé de faire une conférence publique au CHU, alors que je n'y connaissais pas grand-chose. Il y avait 400 personnes dans la salle, ce qui a eu comme conséquence de « d’emboliser » ma consultation. J'ai alors commencé à étudier les patients supposés atteints de ce mal de façon très méthodique, tout en faisant de la médecine interne, c'est-à-dire en éliminant les autres diagnostics. Ensuite, quand j’ai compris que la médecine du CHU s’orientait vers une médecine plus scientifique qu’humaine, j’ai changé d’orientation en le quittant après 20 ans de service et suis arrivé à Trestel, dans le centre de rééducation fonctionnelle, où l’un des services s’orientait vers la prise en charge des douleurs chroniques, des lombalgies et des gestes locaux en rhumatologie. Cela fait quatre ans que je suis ici. Avec notre équipe – en grande partie du CHU de Brest – nous avons fait de la recherche clinique et écrit quelques articles* sur cet état. La fibromyalgie nous est apparue beaucoup plus homogène que ne le laissait apparaître l'incroyable «fourre-tout» de certains médecins qui, dès que quelqu'un souffre de douleur chronique, est catalogué comme fibromyalgique, alors qu'il y a bien d'autres diagnostics pouvant entraîner ces douleurs .
AG : Vous avez écrit, il y a un an, un livre fort intéressant : "Marika et le bonheur retrouvé, la fibromyalgie à l'épreuve des mots", éditions Yago.
Comment vous est venue l'idée de ce livre ?
DB : Il était en gestation depuis fort longtemps. La fibromyalgie telle que je la concevais n'était pas du tout pareille à celle qui était conçue dans le monde médical français . Je me suis dit : « je suis sûr que je détiens une part de la vérité, pas toute la vérité, et celle-ci qui est diamétralement opposée à celle de mes confrères, doit être écrite». Je me suis dit aussi que tous les patients que j'avais vus en fibromyalgie étaient incroyablement stéréotypés, incroyablement homogènes, et de cette homogénéité, on pouvait facilement en faire une fiction, avec un personnage « Marika » qui serait comme un archétype du fibromyalgique. Il y a donc une partie « fiction » et une partie « informations médicales » faites pour être compréhensibles par le plus grand nombre. On pourrait dire qu'il y a une partie cerveau gauche plus rationnelle, plus scientifique et une partie cerveau droit plus métaphorique, plus poétique. Cela corrobore cette impression qu'il faut toujours lier les deux parties : le rationnel et l'artistique, le poétique et le scientifique.
Actualité médicale
Appel du Luxembourg pour l’Interdiction des Amalgames dentaires au Mercure
Invités par l’ONG Luxembourgeoise AKUT asbl et l’European Academy for Environmental Medicine (EUROPAEM) et sous le Haut patronage du Ministre de la santé Luxembourgeois, d’éminents scientifiques, chercheurs, médecins, hommes politiques, syndicalistes, représentants d’ONG et d’associations de patients se sont réunis à Luxembourg pour débattre et attirer l’attention sur les risques considérables en matière de santé et d’environnement posés par le mercure des amalgames dentaires. en conclusion de cette conférence internationale, les participants ont lancé l’appel solennel qui suit, à l’adresse de la commission européenne, du parlement européen et de toutes les autorités sanitaires européennes et mondiales afin qu’ils décident, le plus rapidement possible, l’interdiction du mercure dans les matériaux dentaires.
Appel du Luxembourg
Les signataires, participants de la conférence internationale du Luxembourg ou partisans soutenant les objectifs de cette conférence : considérant la toxicité scientifiquement incontestable et donc les effets
toxiques pour la santé et l’environnement du mercure sous ses différentes espèces chimiques considérant les efforts de l’UNep ainsi que la communication de la commission européenne au conseil et au parlement européens concernant la stratégie communautaire sur le mercure prenant acte de la résolution du parlement européen appuyant cette stratégie communautaire et remettant en question l’utilisation des amalgames dentaires. Rappelant que depuis longtemps déjà, tant sur le plan européen qu’international, des scientifiques et chercheurs indépendants, des médecins environnementalistes, des médecins et dentistes objectifs ainsi que des représentants d’ONG et d’associations de patients ne cessent de prévenir les responsables politiques et l’opinion publique des dangers du mercure, notamment en dentisterie.
Magnésium
Une de mes patientes me rapportait qu'après avoir parlé de magnésium à son médecin traitant celui-ci lui a répondu: « C'est un sujet dépassé et sans intérêt, il n'y a que les Français que cela intéresse». Ce déni de la réalité nous incite à présenter de cours résumés de travaux de recherche récents et internationaux.
Voici quelques conclusions des 40 articles parus dans la revue Magnésium Research de décembre 2007.
- Thérapies et Médecines Complémentaires
- Santé Intégrative
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