La Fibromyalgie
La fibromyalgie: les patients qui en souffrent se plaignent de douleurs diffuses et chroniques depuis plus de trois mois, l’examen clinique retrouve la présence d’au moins 11 points douloureux sur une liste de 18, les examens biologiques et radiologiques sont normaux. Une fois que le patient a pu être étiqueté, ce qui peut avoir un effet apaisant, il reste à définir une stratégie thérapeutique.
Les médicaments allopathiques psychiatriques (antidépresseurs, tranquillisants) ou rhumatologiques (anti-inflammatoires non stéroïdiens, cortisone) apportent peu ou pas de soulagement ou occasionnent des effets secondaires rendant le rapport bénéfice/risque proche de zéro.
Les associations de patients en France soulignent l’inefficacité des traitements et conseillent à leurs membres de s’unir en cotisant dans l’attente de jours meilleurs et des résultats de recherches à venir.
Cette maladie a surtout été décrite et soutenue dans sa reconnaissance par les rhumatologues. Les critères diagnostics sont d’ailleurs ceux de l’ACR (American College of Rheumatology). Pourtant, ces critères insistent sur l’absence de maladie rhumatismale !
La sémiologie douloureuse associée à une fatigue et souvent des symptômes dépressifs en feraient donc une affection neuropsychologique. Il reste ensuite à en déterminer les causes. Après avoir écarté les lésions neurologiques de type tumeur ou trouble grave de la vascularisation, il est tentant d’accuser le stress. Comme c’est le cas pour une grande partie de la population, on retrouve en général un traumatisme émotionnel dans les années précédentes. Les traitements médicamenteux et psychothérapeutiques appliqués aux dépressions n’ont pas d’effet miraculeux dans cette maladie. Il faut donc étendre le champ des recherches.
Depuis une vingtaine d’années est apparu un nouveau concept à moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle science : la neuroimmunoendocrinologie (NID). Ce terme barbare souligne les liens existants entre le système immunitaire, le système nerveux et le système hormonal. Auparavant, on ne parlait que de psychosomatique, cette entité insistait sur les rapports entre le psychisme et le corps en abordant principalement les effets de la pensée et des émotions sur le corps tout en oubliant le plus souvent les effets inverses ! La NID a tout d’abord été décrite comme la réunion de trois systèmes différents fonctionnant de façon coordonnée. Il est vraisemblable qu’il sera de plus en plus difficile de les séparer dans le futur. Les cellules nerveuses secrètent des neurohormones et leur multiplication ou leur fonctionnement dépend des molécules produites par le système immunitaire. Le cerveau est capable de produire des molécules spécialisées que l’on croyait spécifiques du système immunitaire périphérique : les cytokines. La production d’hormones comme le signal électrique des cellules nerveuses dépend des flux de ioniques (calcium, magnésium, potassium) dans la cellule. Les cellules immunitaires répondent aux neurotransmetteurs…
Parmi les voies de recherche, d’explications et de possibilités thérapeutiques de cette maladie, il faut donc s’intéresser à l’immunologie, la science qui étudie les phénomènes de l’immunité (capacité de rejet de l’organisme). Le système immunitaire regroupe l’ensemble des molécules, cellules, tissus et organes qui participent à la réponse immunitaire ou qui représentent un aspect de cette réponse (rejet des particules étrangères ou considérées comme telles). Le système immunitaire à l’image du système neurologique est d’une complexité telle qu’une grande partie de ses constituants et de ses mécanismes reste à découvrir. Comme il est pré-sent dans l’ensemble de l’organisme et qu’il est en étroite relation avec le système nerveux et le système hormonal, il joue bien évidemment un rôle majeur dans toutes les pathologies de l’organisme.
L’observation de perturbations ou de modifications du système immunitaire ne permet pas de présumer de la cause d’une maladie mais comme tout système, ses perturbations ne sont pas toujours spontanément réversibles et son état peut déterminer une nouvelle évolution de la santé de l’individu. Il n’est pas possible de décrire en quelques pages l’ensemble des perturbations présentent en cas de fibromyalgie mais seulement d’insister sur l’importance de son évaluation tout d’abord à un ni-veau non spécifique à travers des tests permettant d’évaluer l’état global de l’immunité puis en y ajoutant des tests plus spécifiques, quand cela est possible, tout en gardant à l’esprit qu’une action spécifique ne permettra, en général, pas une guérison en raison de la non prise en compte du système dans sa globalité. En cas de grippe, détruire le virus peut ne pas être suffisant pour obtenir une guérison car le virus a pu perturber l’ensemble du système et déterminer un fonctionnement différent de celui-ci qui restera identique même après l’élimination du virus.
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