Bouffées de chaleur: apports de l'hypnose.
Par Marc PICARD-DESTELAN
Je travaille sur le problème des bouffées de chaleur dans le cadre d’un établissement de soins pour des personnes souffrant de cancer, en particulier le cancer du sein. En effet, ces soins entraînent fréquemment des modifications hormonales responsables de bouffées de chaleur.
Souvent peu importantes, elles s’avèrent pour certaines personnes fortement envahissantes et même invalidantes. De plus, elles peuvent être majorées par une composante anxieuse de la personnalité.
Je mets en œuvre une dynamique en deux phases, sur une ou deux séances. La première se développe dans un jeu actif de questions/réponses. La seconde constitue le temps de l’hypnose formelle. La première phase consiste en une exploration de la situation (type de cancer, quelles étapes des soins cancérologiques ont été franchies, contexte familial et professionnel, etc.), une exploration de la manière dont ont lieu les bouffées de chaleur, puis l’accord sur un objectif et une brève explication de ce qu’est l’hypnose. A travers cette première étape se construisent une alliance et le sentiment que le thérapeute va travailler précisément sur les bouffées de chaleur propres à la personne. Ainsi je me montre très soucieux d’obtenir une description précise de la façon dont la bouffée de chaleur arrive et dont elle repart, dans quelle partie du corps, combien de temps elle dure, combien il y en a par journée, par nuit, si la sudation est importante, si d’autres phénomènes accompagnent la montée de chaleur proprement dite, tels que tremblements, accélérations cardiaques, vertiges, nausées, sensations de fatigue avant ou après la bouffée de chaleur, sensation de froid après la bouffée de chaleur. Bien souvent les personnes ne répondent pas à toutes les questions et me disent : « je ne sais pas, je n’ai pas fait attention ». J’insiste, sans peser, sur l’importance d’avoir ces éléments. Je les note par écrit pour mieux marquer mon attachement à obtenir cette description. Par rapport à l’objectif, il est intéressant de remarquer l’importance de bien le construire, même pour un travail qui semblerait aussi simple que celui-ci (1). Classiquement, les femmes viennent avec la demande suivante : « que mes bouffées de chaleur disparaissent ». Si le thérapeute en reste là, il court un grand risque d’échec. Je leur réponds : « Nous allons chercher un objectif plus fin, plus subtil. Imaginez que je vous demande de ne pas penser à un hippopotame vert en tutu rose, à quoi pensez-vous ? » En me répondant « un hippopotame vert » la personne saisit de suite qu’en souhaitant la disparition des bouffées de chaleur elle reste focalisée sur celles-ci. De plus, se concentrer sur la disparition des bouffées de chaleur nous place dans l’échec en cas de non-disparition et empêche de percevoir une amélioration. Il s’agit donc d’inviter la personne à choisir un objectif plus tangent et plus subtil : « passer de meilleures nuits, que l’intensité des bouffées de chaleur diminue, avoir moins chaud, suer moins, qu’il y en ait moins sur le temps de travail, que les bouffées deviennent supportables, etc. ».
La seconde phase consiste en une séance d’hypnose. En voici les étapes : installation de l’hypnose et invitation à la possibilité d’expérimenter des changements, approfondissement et travail ciblé sur le phénomène des bouffées de chaleur, suggestions post-hypnotiques, sortie de transe.
En dehors du cœur de la séance d’hypnose centrée sur les bouffées de chaleur, le début et la fin de la séance conviennent aussi fort bien à toutes sortes de problèmes somatiques : eczéma, allergies, douleurs, in- conforts divers ressentis dans le corps, etc.
MISE EN PLACE DE LA TRANSE. SENSATIONS ICI ET MAINTENANT
« Ce que nous allons faire est très simple. Placez-vous confortablement, aussi confortablement que possible. Et maintenant, je vous demande d’accueillir les sensations au niveau des pieds, le contact immédiat de vos pieds avec vos sandales et peut-être aussi une sensation de chaleur, ou de fraîcheur, ou de picotements, ou de fourmillement, de légèreté, de lourdeur... (2) Des choses très simples. Accueillir les sensations au niveau de vos chevilles... épaules... bras... dos... (Passer toutes les parties du corps en évitant les zones douloureuses, ce qui suppose de demander au départ si la personne a mal quelque part.) Accueillir le mouvement régulier de votre ventre qui permet de recevoir l’air dont vous avez besoin et rejeter ce dont vous n’avez plus besoin. Très bien... »
Lieu sécure : vérifier l’entrée en hypnose en prenant la main et mettre le bras en position de lévitation cataleptique en évitant le bras qui aurait subi une opération liée au cancer du sein.
Abraham HERNÁNDEZ COVARRUBIAS. Article traduit par Gérard FITOUSSI
Erickson était réputé pour son efficacité thérapeutique et la rapidité avec laquelle il traitait les patients difficiles. C’était sa spécificité et, pour y parvenir, il n’hésitait pas à utiliser des techniques et des stratégies différentes avec un style qui lui était propre.Il n’a cependant pas systématisé ses stratégies.
En quelques mots, François Roustang dessine, sans détour, la place singulière que tient le symptôme dans son univers. Tout symptôme en effet y est considéré comme « une isolation, un retranchement du flux de la vie, un arrêt, une mise à l’écart »
Les séquelles de traumatismes complexes sont souvent un défi pour la psychothérapie à bien des égards. Par traumatismes complexes on comprend principalement des événements traumatisants pendant l’enfance et l’adolescence, événements souvent répétés ou réguliers sur de nombreuses années.
En tant que soignante, je me forme au mieux. Actuellement la réponse médicamenteuse est limitée. On ne dispose pas de traitement curatif. Les traitements non médicamenteux apportés par les soignants sont alors d’une grande importance car ils sont souvent les seuls mis en œuvre pour maintenir l’état de santé et d’autonomie des personnes. J’ai donc décidé de me former à l’hypnose.
La vie est indissociable de la respiration. Le soin l’est tout autant : la respiration est le lien qui unit le monde intérieur du patient au monde extérieur. Quel que soit le soin effectué, quelle que soit la discipline pratiquée, le soignant devra être attentif à la respiration du patient. La respiration traduit de façon fidèle le rythme du monde intérieur de tout un chacun.
"C’est toujours le même mouvement, il suffit de se fondre en lui, de s’y absorber. Tenter de revenir. Tenter de passer. Affronter l’écume et la vague. On pourrait croire que c’est un affrontement mais on aurait perdu d’avance. On n’affronte rien. Entrer dans l’océan ne peut pas être l’affronter. On entrera un peu plus loin, on s’accordera à lui. C’est toujours le même mouvement. Dans l’espace physique de la vague. Dans la pensée. C’est ce mouvement-là, exactement. La liberté qu’on prévoit, qu’on entrevoit après la barrière de la vague.
L’attention à la respiration du patient revêt, pour l’orthophoniste, une importance particulière, que la plainte concerne la voix, l’articulation, la communication bien évidemment, mais aussi dans les autres domaines d’exercice de l’orthophonie tels que le langage écrit, les troubles affectant la logique, les mathématiques, la neurologie...
Que ce soit dans des domaines aussi variés que l’Anesthésie, l’Hypnose, l’Acupuncture ou l’Art, la respiration est fondamentale. Ce mouvement initial est essentiel puisque, c’est un lieu commun, quand il n’y a pas de respiration, il n’y a pas de vie. De la même manière, ce qui ne bouge pas, ce qui n’est pas dynamique, est figé. Il ne « respire » pas.
La respiration est le premier mouvement qui nous attache à la vie : sans ce mouvement, pas d’énergie et pas de vie. Le manque de cette énergie est crucial. Cette énergie est vitale, elle nous remplit de vie. La variation de cette énergie aura des conséquences sur tout notre organisme, sur toutes les fonctions vitales. Lorsqu’elle vient à manquer, le corps met en œuvre mille et une stratégies pour compenser et préserver ce qui est de plus précieux : la vie.
Pas vrai ! Mon vélo a de nouveau un pneu crevé, juste maintenant quand je dois aller au cabinet et suis déjà limite avec le temps.
« Salut ! mais que fais-tu dans le froid de ce matin ? » Ah, ça tombe bien, un ami qui passe au bon moment avec sa bagnole. Je lui demande un passage et réussis à arriver à temps au boulot.
Laissez advenir... Laissez advenir ce qui est... ce qui est là... présent, dans le maintenant à l’intérieur de vous-même... Sentir ce qui est en place à l’intérieur de vous-même... de votre corps... ressentir, oui, comme ça... c’est très bien... Juste ressentir ce qui est... est-ce que vous sentez les zones fraîches... les zones chaudes ? Sentez-vous ici des tiraillements ? Là des fourmillements ?...
Dans notre exploration des dimensions humaines et de ce qu’elles recèlent de mystérieux aux confins des pathologies, il semble nécessaire à notre pratique de s’autoriser à avoir des regards innovants et neufs sur ce que l’on pense savoir. Nos connaissances, les théories, si elles nécessitent bien qu’on les maîtrise à un moment donné, sont là pour être oubliées. Ou ré-inventées.
Pour ce numéro, j’ai choisi d’inviter Catherine Contour, dont la pratique artistique et pédagogique a été considérablement influencée par le pas de côté
qui l’a emmenée vers l’hypnose. A partir d’une formation aux arts décoratifs et à la danse contemporaine, elle enrichit son approche du corps et du mouvement par des pratiques énergétiques. C’est lors d’un stage de Qi gong organisé par Jean Becchio qu’elle découvre par hasard l’hypnose à laquelle elle décide alors de se former et qui prendra peu à peu une place centrale dans son travail.
Une des premières questions qui me vient à l’esprit est celle qui a mené à la création du premier diplôme universitaire d’hypnose à la Pitié Salpêtrière, lieu hautement symbolique. Peux-tu nous en donner la genèse ? Jean-Marc Benhaiem : Après avoir ouvert une formation à l’hypnose médicale en 1996, je décide en 2000 de proposer à l’Université de la transformer en DU.
30 jours pour pratiquer l’autohypnose, Pascale Chami, psychologue, Damien du Perron, médecin. J’ai lu le livre et j’ai aimé ! Les deux auteurs de cet ouvrage, aidés par une longue pratique d’hypnothérapeutes, ont décidé de construire des exercices qui sont des réponses à nos problèmes.
Cet article est le fruit d’une initiative conjointe de la Société internationale d’Hypnose et de la Confédération française d’Hypnose et Thérapies brèves (CFHTB). Ces deux sociétés savantes ont réuni des scientifiques du monde entier en marge du Congrès international d’hypnose ayant eu lieu à Paris en août 2015, pour une journée de réflexion autour de la recherche sur l’hypnose.
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