L'Hypnose à l’Académie nationale de médecine? Dr Lauriane Bordenave
Entretien avec Jean-Marc Benhaiem
Audition de l’Académie nationale de médecine
Par le Dr Lauriane Bordenave
Lauriane Bordenave : Bonjour Jean-Marc, tu as été auditionné par l’Académie nationale de médecine (ANM) en janvier de cette année au sujet de l’hypnose. Pour quelles raisons ?
Jean-Marc Benhaiem : en mars 2013, l’Académie nationale de médecine publie un rapport et des recommandations sur les médecines complémentaires. Elle confirme l’efficacité de l’hypnose dans plusieurs indications, essentiellement pour calmer les douleurs aiguës provoquées par les soins, les gestes invasifs ou l’accouchement. Mais la raison de cette audition n’était pas de confirmer son efficacité déjà prouvée. En tant que praticien et enseignant, je devais indiquer quelles sont les meilleures indications pour la pratique de l’hypnose.
Quelles sont-elles ?
Nous avons de plus en plus recours à l’hypnose pour : les phobies, l’anxiété chronique, les addictions, les troubles somatoformes, les douleurs aiguës ou chroniques, les dépressions. Chez les enfants : troubles de l’attention, stress examen, peurs, somnambulisme... Là où il y a échecs des autres thérapies ou trop d’effets secondaires. Les autres questions portaient sur les secteurs qui ont le plus recours à cette approche. J’ai confirmé que l’offre de soins par l’hypnose est inégale. Il n’y a pas de service structuré qui peut répondre à toutes les demandes d’hypnothérapie. La connaissance et le développement de l’hypnose sont exponentiels mais les hôpitaux ne suivent pas.
Il semble qu’il y ait de plus en plus de demandes de formation émanant de cliniques ou de centres de santé ?
C’est vrai. Les professionnels de santé autant que les directeurs d’établissement ont compris que l’hypnose peut améliorer la qualité des soins et réduire le stress des soignants.
Il existe aussi des organismes de formation pas très sérieux…
- L’ANM s’inquiète de la prolifération de ces instituts qui ouvrent au risque d’exercice illégal de la médecine. J’ajoute qu’il y a un grand intérêt pour la médecine à réintroduire la pratique de l’hypnose dans l’enseignement et au lit du malade. Dans le collège des auditeurs, un membre de l’Académie confirme que l’hypnose fait partie de l’art du soin et a sa place dans le savoir du médecin.
- Je crois me souvenir que l’ANM, en 2013, présentait l’hypnose comme une technique. Quelle est leur position actuelle ?
J’ai cité le rapport de 2013 qui rappelle que « les pratiques souvent dites médecines complémentaires ne sont pas des “médecines”, mais des techniques empiriques de traitement pouvant rendre certains services en complément de la thérapeutique à base scientifique de la médecine proprement dite. Elle recommande de ce fait de les désigner par la dénomination de thérapies complémentaires, qui correspond mieux à leur nature ». J’ai insisté sur la nécessité d’inclure l’hypnose dans l’art du soin qui ne traite pas le patient comme un corps à réparer mais comme un être vivant qui ressent et avec qui il faut entrer en relation pour faire un bon travail thérapeutique.
Ce numéro est sous le signe du vivant, du vital. Tout d’abord grâce à notre artiste : Mario René Madrigal. Ce peintre né au Nicaragua, avant de se révéler au Costa Rica, exprime une continuité entre les temps du précolombien et les temps actuels. Il opère ces liens au travers de la symbolique et les couleurs qu’il utilise.
Je propose quotidiennement des séances de sevrage tabagique en me servant de mon statut assumé de fumeur. J’aime fumer ! Il s’agit dans la structure d’intervention que je souhaite partager avec vous d’une sorte de recette universelle. A vous de l’adapter individuellement à chacun de vos patients et d’en faire « du sur-mesure » comme nous l’ont enseigné Erickson et ses disciples.
En neurochirurgie certaines procédures, en particulier de type fonctionnel, méritent des états alternant entre la sédation/analgésie (moments inconfortables et/ou douloureux) et l’état de conscience critique, afin d’évaluer l’efficacité de la procédure chirurgicale : électrode correctement placée, amélioration des symptômes lors de la stimulation corticale ou médullaire, et absence d’effets indésirables lors de la stimulation/résection chirurgicale.
Depuis quelques années je travaille en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), où je pratique l’hypnose dans ma fonction d’infirmière, et je travaille également en cabinet. Il m’est arrivé assez fréquemment de rencontrer des personnes atteintes de sclérose en plaques. La sclérose en plaques, ou SEP, est une affection du système nerveux central. Elle touche le cerveau, le cervelet et la moelle épinière qui ont en commun d’être constitués de cellules spécifiques, les neurones.
Les grands penseurs sont fascinants. Leurs textes contiennent des ouvertures et des avancées à n’en plus finir. A chaque lecture et relecture, un nouveau concept apparaît. Ils vont à l’essentiel. Ils sont lus par une multitude qui y trouve son compte. L’écriture est précise. Chaque mot est pesé, choisi. Les textes et ouvrages de François Roustang sont de cette veine. "François a enseigné, a beaucoup écrit, fut beaucoup lu, mais se sentait peu compris", nous rappelle Gaston Brosseau depuis Montréal.
C’est une amie qui m’a fait découvrir François Roustang. A une époque de sa vie où elle allait très mal, elle avait acheté La fin de la plainte, un livre destiné à un large public, mais aussi adressé aux professionnels de la relation d’aide, raison qui avait certainement guidé le choix de cette intellectuelle qui cherchait des pistes pour sortir de sa souffrance, mais qui n’aurait jamais, au grand jamais, daigné acheter ou même feuilleter un livre de développement personnel.
« De l’insoutenable légèreté de l’être » : c’est en ces mots que François Roustang évoque lors d’un de nos derniers entretiens, à l’aube de ses derniers jours en guise peut-être de clôture de son œuvre, l’essence de la vie qu’il nous invite inlassablement à contacter, dans une forme de présence au monde libre, intense, fluide. François Roustang sans relâche incite, propose, impose même de s’installer dans la vie telle qu’elle est, dans cette « légèreté de l’être, insoutenable parfois ».
Dans les blocs opératoires. Dr Marc Galy
Faire vivre avec, jusqu’au bout ! Prolonger le geste de François Roustang. Dr Eric Bonvin
Le début des années 1980 a été marqué par l’arrivée sur la scène thérapeutique de l’importance de l’œuvre de Milton Erickson, avec la publication en 1984 en français du livre de Jay Haley, Un thérapeute hors du commun. L’entrée de l’hypnose thérapeutique en France a été facilitée par les formations mises en place par Jean Godin et Jacques-Antoine Malarewicz. Mais si l’hypnose thérapeutique a pu être accueillie comme une pratique et également comme une pensée, elle le doit au travail théorique effectué par François Roustang depuis la publication de Suggestion au long cours en 1984.
« Jamais contre d’abord ». Dr Stefano Colombo
Le vent dans le dos. Dr Véronique Bonnet
La guérison n’a pas d’odeur. Dr Adrian Chaboche
Les liens entre la méditation et l’hypnose suscitent beaucoup de questionnements. Je n’avais aucune pratique méditative lorsque j’ai décidé d’aller en faire l’expérience, en immersion, lors d’une retraite de dix jours pendant laquelle j’ai pratiqué la méditation Vipassana. Cette technique, également décrite comme un « art de vivre », propose d’apprendre à « voir la réalité telle qu’elle est » en passant par une exploration de soi fondée sur l’observation des sensations physiques.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel ? Joyce Mills : Enfant, je racontais déjà des histoires. Mon fils aîné fut atteint de paralysie cérébrale, ce qui m’a conduit à m’intéresser à un programme pour les enfants dans sa condition. J’obtins mon doctorat en 1982 et en 1992 nous avons déménagé à Hawaii. Dix jours après notre arrivée, l’île fut touchée par un ouragan, le pire désastre naturel de cette région au XXe siècle. Cet événement a changé ma vie et mon travail.
Notes de lectures par Christine Guilloux. Vous souvenez-vous d’avoir vu passer le gorille ? Ou vous est-il passé sous le nez sans que vous n’y preniez garde ? Vous riez jaune. Votre attention a été détournée, absorbée par une tâche et vous n’avez eu d’yeux que pour la tâche qui vous était assignée. Rappelez-vous, vous assistiez, sur une vidéo, à un jeu de basket entre deux équipes, l’une habillée en tee-shirts blancs, l’autre en tee-shirts noirs, et vous aviez à compter le nombre de passes entre les joueurs de l’équipe des blancs.
Notes de lectures par Gérard Fitoussi. Dans un des ouvrages de références de l’hypnose, « Hypnotic suggestions and metaphors » de D. Corydon Hammond, où sont répertoriées nombre de propositions concernant l’utilisation de l’hypnose dans une variété de troubles, y compris les troubles anxieux, on ne trouve cependant pas de référence à l’utilisation de l’hypnose dans les TOC, pas plus que dans, par exemple, le « Oxford Handbook of Hypnosis ».
Humilité, transmission et partage d’expérience. Petites réflexions à l’intention des futurs congressistes. Le 10 mai 2017 va s’ouvrir en terre volcanique, à Clermont Ferrand, le 10e Forum de la CFHTB : notre terre d’Auvergne et ses volcans montent tranquillement en température... Cette manifestation exceptionnelle, une fois tous les deux ans, va réunir les 35 branches du bel arbre que constitue la Confédération Francophone Hypnose et Thérapies Brèves.
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