Préparation sophrologique à la naissance par Alain Giraud Sophrologue

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Préparation sophrologique à la naissance : la sophrologie est une technique très efficace contre le stress de la grossesse et de l’accouchement.

Le changement de statut apporté par la maternité est, le plus souvent, source d’angoisse et d’anxiété pour les futures mamans. La sophrologie permettra d’en amortir le choc émotionnel et d’accéder ainsi à une meilleure écoute de son corps tout en acceptant les différentes transformations physiques et physiologiques. Pionnière en France, Elisabeth Raoul a promu la préparation sophrologique à la naissance.

Professeur en sophrologie et en yoga, titulaire d’un D.U. psychiatrie périnatale, elle a créé un service de préparation sophrologique à l’accouchement à Paris à la maternité Bon Secours.

Elisabeth Raoulqui forme et initie également à la sophrologie dans les écoles de sages-femmes, en France et à l’étranger, nous fait partager son expérience : « L’arrivée d’un enfant constitue un tel chamboulement, me dit une patiente qu’il me semble indispensable de faire une préparation plus "solide"que la simple préparation à l’accouchement. »Effectivement, les différents "outils" sophrologiques permettent aux futures mères d’aborder plus sereinement à la fois tous les remaniements inhérents à cet état, mais également les différents examens médicaux et obstétricaux obligatoires souvent perturbants.

CAS CONCRET :

Mme A, enceinte de 37 semaines, s’inscrit pour des angoisses.

Elle souffre d’insomnies, ne sait jamais si elle sent son bébé bouger ou non et cela l’inquiète énormément. Elle est allée consulter deux fois à la maternité "pour rien" alors que tout allait bien…

Après l’avoir écoutée sans l’interrompre tout en prenant des notes, je commence par la rassurer, lui signalant qu’elle a bien fait d’aller aux urgences, que les consultations ne se font jamais "pour rien" puisqu’elles ont pour but de vérifier la santé de la mère et de l’enfant.
Elles tranquillisent toujours sur le bon état du fœtus. Je l’aide à mettre des mots sur cette angoisse :« Lorsque vous ne sentez plus votre bébé bouger, de quoi avez-vous peur? ». Il en est souvent ainsi, confrontées à la mort, les patientes ne parviennent pas à l’exprimer. Elles ouvrent grands les yeux, s’affolent ou restent paralysées, muettes…il faut savoir attendre, les encourager d’un regard, d’un léger sourire ou hochement de tête pour les aider à avancer.

Dans ce cas, Mme A explose en pleurs puis avoue à voix basse qu’elle a peur que son bébé s’arrête de respirer… Je lui demande depuis quand cette angoisse de mort existe. Elle répond que c’est depuis que sa belle-mère lui a révélé qu’elle avait perdu son premier bébé, 2 jours avant l’accouchement.

Donner des renseignements médicaux concrets aide les patients! Je l’informe qu’il y a 37 ans (date à laquelle l’enfant de sa belle-mère est décédé), les surveillances de fin de grossesse étaient moins complètes qu’aujourd’hui. On ne recommandait pas aux futures mères de surveiller les mouvements fœtaux durant le dernier mois de gestation et de venir consulter si le bébé ne bouge pas ou s’il a diminué très fortement ses mouvements pendant une période de 8 à 10 heures. Je peux lui conseiller (ou elle peut demander à son obstétricien) des monitorings, deux fois par semaine qui pourront la rassurer.

Il n’y a pas d’hérédité familiale dans la mort d’un enfant avant terme et il serait bien surprenant que le même drame se répète dans cette famille. J’ai remarqué qu’affirmer d’une façon véhémente qu’il y a très peu de risque rassure énormément les patientes. Je suis aussi sage-femme avec beaucoup d’années d’expériences donc crédible et de plus, je dois avoir un don de persuasion comme beaucoup de sophrologues. Toujours est-il qu’à ce stade :-la patiente a mis des mots sur son angoisse : angoisse de mort.- elle est capable, à présent, de différencier une peur réelle d’une peur imaginaire : son bébé pourrait souffrir d’une malformation cardiaque ou rénale ou d’un retard de croissance sévère, ce qui n’est pas le cas. Sa petite fille est en excellente forme. Elle même pourrait être classée dans les grossesses à risque (grossesse multiple, diabète, hypertension traitée, néphropathie gravidique, cholestase gravidique, herpès génital…) ce qui n’est pas le cas…Il s’agit bien d’une peur imaginaire !- elle va apprendre à se concentrer intérieurement, s’ouvrir sans crainte à la vie de ce bébé, à affiner ses perceptions (sentir de petits mouvements qui existent mais qui sont camouflés par son état anxieux).- elle va prendre de l’assurance sur ses capacités à être une mère "suffisamment bonne"(pour reprendre l’expression de Winicott, psychanalyste) et renforcer la confiance en soi.- elle va laisser son bébé vivre sa vie et lui donner du crédit tout en respirant lentement et en privilégiant l’expiration. Une bonne oxygénation aide l’enfant à remuer ! Elle va trouver les bonnes positions pour mieux le sentir bouger. Je lui propose un lâcher prise en position assise d’une part pour éviter un éventuel malaise (le syndrome de compression des gros vaisseaux est plus fréquent enfin de grossesse en position sur le dos) et surtout pour ne pas faire remonter une angoisse de mort qui existe dans la position sur le dos appelée en yoga posture du cadavre ! Au bord du sommeil, elle va observer son souffle qui se libère peu à peu des tensions, se mettre à l’écoute de son bébé (« je l’accueille, je lui fais de la place… »). Elle va réaliser l’apprentissage de l’expiration active (une série de 6 respirations). L’activation finale est faite avec son accord au préalable sur quelques phrases : « Je suis une mère très attentive, ce qui est une qualité en soi, mais je vais apprendre aussi à lâcher prise, à faire confiance à mon bébé…la sophrologie va m’apaiser au fur et à mesure de mon entraînement. Chaque jour, je ferai mon entraînement. À chaque fois que j’éprouverai une sensation désagréable, je me soulagerai en respirant de façon à vider à fond mes poumons, en serrant le hara, centre énergétique…la sortie de l’air durera 2 ou 3 fois plus longtemps que l’entrée de l’air…je me centre sur mon abdomen et je me rends totalement disponible, très réceptive à mon bébé…» Avant de terminer la séance, l’activation de ses qualités(elle m’a dit être dynamique, méthodique et impulsive), a été complété par un rajout de ma part : patience, capacité de lâcher prise et confiance en ses propres capacités.

Tags: